dimanche 28 août 2011

chartreuse de Sainte-Croix : articles 1


Article du 6 février 1963 - « Le Progrès »
A la suite de la récupération d’un important lot de documents anciens, moins anciens et très anciens… nous allons entrer, de temps à autres, sur ces colonnes de Ste Croix, des éléments qui ont, en leur temps, été mis à la portée du public… et d’autres laissés à la seule connaissance des Pères chartreux.
Certains de ces témoignages entreront directement dans le cadre de nos travaux et d’autres resteront du domaine de l’information générale tout en montrant que de nombreuses tentatives de vulgarisation ont eu lieu dans l’habituelle grande indifférence.
Pour inaugurer cette série, nous choisissons de présenter un article qui fut publié sur le journal quotidien ‘Le Progrès’ du 6 février 1963.
Rien de vraiment détonant dans cette présentation qui ouvre l’annonce des travaux d’une association pionnière sur le village de Ste Croix… Rien non plus de bien insolite ou intrigant, du moins à toute première vue.
Oui, à première vue car ici, nous avons une fois encore la preuve que des pionniers, il y en eut à se pencher sur le passé de la Chartreuse de Sainte Croix en Jarez !… Il y en eut et non des moindres comme nous allons le vérifier. Que reste-il de la mémoire de ces hommes et de ces femmes qui entrèrent discrètement dans la carrière de restauration de la mémoire de ce lieu extraordinaire ? Et bien, il n’en reste rien !!!!! On a, fidèle à l’habitude, soigneusement passé à la trappe ces personnages qui ont, par leurs efforts et leur volonté mise en commun, ouvert les premières portes de cette Chartreuse vouée, soulignons-le encore une fois, aux tas de fumier et à la lente destruction de ses vestiges.
Certes, certains ont eu beau jeu de récupérer à leur compte les premiers travaux, comme nous l’avons démontré, et d’oublier d’honorer la mémoire de ces précurseurs de la recherche du profond passé de ce secteur des monts du Pilat… Et ceci, une fois encore, se déploie des derniers arrivés en matière d’études sur le sujet aux ténors qui se veulent les premiers en tout et sont en vérité les derniers à être allés au contact de ce passé qu’ils s’arrogent sans pudeur.
Avec ce petit témoin médiatique de l’époque, il est maintenant impossible de prétendre que ces informations sont fausses ou alors inconnues.
Aujourd’hui, il est question de « sauvegarde » lorsqu’on prononce ou écrit le nom de cette Chartreuse dans le Pilat… Oui… c’est certain… Cependant, quant à savoir de quelle sauvegarde il est question, c’est une autre histoire sur laquelle nous tentons de nous pencher régulièrement jusqu’à en prendre le vertige tant le gouffre en est profond.
Au commencement, il fut question d’une autre réunion de volontés… Elle avait pour nom : « Les Amis de la Chartreuse de Sainte Croix et des cités du Canton de Rive-de-Gier ». Cette association, fondée au printemps 1962, avait son siège au 1 avenue du Maréchal Juin à Rive-de-Gier, et ses statuts étaient inscrits au J.O. en date du 24 mars 1962. Tous ses volontaires étaient des bénévoles passant leur temps, les manches retroussées, à charrier des tonnes de saletés et de gravats… Certes, ils pouvaient ensuite parler de ce que leurs mains avaient contribué à sauver de la décrépitude car souvent elles en portaient les stigmates. Aujourd’hui, qu’en est-il ? Combien sont-ils, ceux qui se disputent le trône de roi des « frites Mac Cain », à savoir « c’est celui qui en parle le plus qui en mange le moins » ?! Combien de fois sont-ils allés passer leurs jours de repos à s’épuiser sur un chantier poussiéreux et éreintant ? On peut dire que ceux d’aujourd’hui n’ont guère cassé de manches de pelles ou de brouettes dans cet exercice pour lequel ces ‘anciens’ ne rechignaient pas… mais dont l’héritage est âprement revendiqué par les derniers arrivés!
Cet article, que nous reproduisons texto ici, nous a semblé un bon exemple de cette situation à présent soigneusement oubliée de tous. Ce texte nous semble d’autant plus à propos qu’on y trouve le nom de notre ami Raymond Grau et, encore mieux, sa photographie en 1963 !!!! Même si le temps s’est écoulé, le regard a conservé la vivacité et le reflet de la volonté de celui qui fut sans doute le premier combattant pour sauver le passé de Sainte Croix…
D’autres articles et documents seront peu à peu inclus ici… Ils se déploieront sur l’histoire de ce secteur mais sur bien d’autres qui, bien qu’éloignés, resteront en liaison directe avec l’occupation cartusienne dans ce pays. Nous retrouverons ainsi des éléments sur les mines de fer… et autres étranges minerais (et leur extraction) de Sainte Croix… Nous retrouverons aussi des pans entiers oubliés sur la maison d’été des Pères chartreux de Praroué et ses insolites annexes et propriétés… Nous retrouverons les fermes, granges et propriétés chartreuses dispersées… jusqu’en Haute Loire et dont jamais personne ne fait mention…. Nous retrouverons quelques éléments du côté de la rive gauche du Rhône, là aussi oubliés de nos ténors habituels… jusqu’à Givors, par exemple.
A cette première présentation, nous ajoutons deux pages mécanographiées, faites en 1962 (bien que datées de 1963). Ces dernières montrent que ce groupe fut le prédécesseur innovant, en matière de sauvegarde, de ce formidable édifice cartusien… 30 ans avant la lettre !
Mais il est temps à présent de nous tourner vers ce petit article du journal « Le Progrès » du 6 février 1963 et ce document de 1962 qui, tous deux, conservent toute leur fraîcheur et plus que jamais leur actualité.
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La Chartreuse de Sainte-Croix-en-Jarez doit être sauvée.
Ses « amis » ont décidé de faire connaître la demeure de Béatrix de la Tour

- En l’an de grâce 1280, Béatrix de la Tour, veuve de Guillaume de Roussillon, fondait (elle l’avait vue en songe) la Chartreuse de Sainte-Croix, sur les premiers contreforts du Pilat.
Trois ans plus tard, les religieux prirent possession de leur nouvel asile et les siècles passèrent. La Révolution arriva, le monastère disparut.
Pourtant, les vestiges subsistent, puisque c’est à l’intérieur même de l’enceinte que le village de Sainte-Croix s’est établi avant de gagner les abords de la route aux multiples lacets conduisant de Rive-de-Gier à Pavezin.
A vrai dire, de légères restaurations pourraient donner à l’ensemble une valeur archéologique artistique et touristique de première valeur. Tout juste, peut-être manque-t-il à la Chartreuse de Sainte-Croix une nouvelle Béatrix susceptible de fournir les deniers nécessaires à de tels travaux.
Les richesses sont sur place. On peut même dire que ce sont des trésors, depuis la porte monumentale qui accueille le touriste, jusqu’à l’église, en passant par la première, puis la deuxième cour.
Nombre de richesses sont, d’ailleurs, classés par les Beaux-Arts et notamment, sur le plan pictural, une œuvre célèbre d’Andréa Mantegna : « Le martyre de Saint-Sébastien ». D’autres le seront dans l’avenir.
La Chartreuse a des amis
Mais, à défaut d’une nouvelle Béatrix, Sainte-Croix vient de trouver des « amis », en l’occurrence un groupe actif composé de MM. Maes (président), J. Combes, écrivain (secrétaire), M. Garin, président de la section du T.C.F. de Rive-de-Gier (trésorier), B. Valette (industriel), F. de Tarles (secrétaire du comité d’expansion), Me Fléchet et R. Grau. Ce groupe a officiellement vu le jour au printemps1962 et a pris l’appellation de « Association des Amis de la Chartreuse de Sainte-Croix et des cités du canton de Rive-de-Gier ». Ce comité fait appel aux bonnes volontés désireuses de collaborer de près à sa tâche. D’autre part, pour réussir une opération de restauration et pour faire sortir de l’oubli la Chartreuse, il demande que le meilleur accueil soit réservé à la personne chargée de recueillir des adhésions.
Hâter la restauration
L’Association est déjà en liaison avec les Beaux-Arts, les organismes s’occupant du tourisme et, évidemment, M. Larderet, maire de Sainte-Croix.
Dans l’avenir, les amis de la Chartreuse, désireux que les autorités locales et la population participent à ce mouvement de protection contre l’oubli et la dégradation, veulent faire mieux encore ; des tracts, des affiches et des manifestations culturelles aideront à cette sauvegarde qui peut également créer un courant touristique. Sur le passage de l’axe Lyon-Saint-Etienne, le canton de Rive-de-Gier et ses trésors méritent un arrêt pour le touriste. Sainte-Croix et sa Chartreuse font partie de ces trésors, mais sites et monuments ne manquent pas, il suffit de leur insuffler un peu de vie.
Tout le rôle de l’Association est dans ce terme de catalyseur qui doit prochainement marquer l’histoire du canton et préparer son avenir touristique.
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