dimanche 28 août 2011

cimetière des Pères chartreux 3ème partie : de la "planche à cul" au passé secret et Polycarpe.

« La planche à cul » des pauvres ?
Il nous faut à présent nous rendre au chevet d’un des Pères Chartreux venant de rendre son âme à son créateur. La cérémonie toute aussi simple qu’elle puisse être, comme la vie cartusienne en somme, n’en est pas moins empreinte d’une solennité profonde. Pour l’Ordre, cet instant du passage vers la mort est sans doute une ouverture majeure vers le divin et donc emplie d’un mystère sacré qu’aucun faste ne saurait troubler… et que nous nous abstenons de perturber plus longtemps par notre présence.
A cet instant, nous tentons de comprendre ce qu’il advient d’un laïque de la première cour de Ste Croix en Jarez au moment du trépas… Pour ce faire, nous nous référons à un écrivain, grand spécialiste s’il en est un, à propos de cette Chartreuse du Jarez. Il est question, dans son unique ouvrage en la matière, du même terme que le nôtre : « la planche à cul ». Ce grand historien notoire nous explique qu’en vérité il s’agit d’une expression très populaire dans ce secteur, résumant l’immense pauvreté des habitants locaux.
Ces derniers, si démunis, se seraient trouvés contraints à expédier leurs défunts vers l’au-delà, allongés, sans autre confort qu’avoir le cul à même leur cercueil … de là serait venue l’expression « la planche à cul » ! Certes, cette remarque des plus crues mérite qu’on s’y arrête un instant. Tout d’abord, on retiendra que dans un cercueil le confort n’est pas de la première évidence et qu’on utilise rarement d’inutiles matelas de grand luxe pour le repos éternel. Ainsi, en fin de compte, pauvre ou riche devrait se trouver dans la situation aussi cavalièrement énoncée. De fait, on comprend mal ce terme, exclusivement utilisé à Ste Croix, propre à dénoncer un affligeant état de pauvreté qui, probablement, se trouvait à cette époque dans toutes les communes de France sans pour autant qu’on puisse retrouver la même définition.
L’autre vision cartusienne de « la planche à cul »
Une fois ces remarques faites, nous pensons qu’il est temps d’apporter une autre hypothèse à ce constat. En effet, il semble que nous puissions nous tourner vers une conséquence différente et surtout éloignée radicalement du milieu profane comme nous allons le voir. A cet effet, nous restons dans le domaine des spécialistes en ce concerne la vie cartusienne et son ultime instant qu’est la mort.
Le premier extrait est de messieurs Léon Auscher et Marc Dubois qui, dans leur ‘Pays de Chartreuse’, nous expliquent : « La cérémonie de la sépulture des moines se faisait sans cercueil ; le corps tout habillé était porté sur une simple planche, le capuchon rabattu sur le visage »… Ensuite nous donnons la parole à Emile Baumann (‘Comment vivent les Chartreux’). « Quand l’un d’eux meurt, son corps ne subit pas la prison d’un cercueil. On cloue l’habit qu’il porte à la planche où il est gisant, on rabat sur ses mains les manches, sur sa tête le capuchon ; après l’office, on le dépose dans la terre… et c’est fini ».
On nous dira, d’un haussement d’épaules, qu’il s’agit de vieux livres peu fiables. Aussi, pour terminer, nous citerons sur ce sujet le superbe ouvrage ‘La Grande Chartreuse au-delà du silence’, ouvrage collectif écrit en 2002 sous le contrôle de l’Ordre cartusien, où il est dit : « De simples croix de bois, anonymes, sont placées sur la tombe des Chartreux, enterrés sans cercueil. Des croix de pierre, en marque de respect, sont attribuées aux Prieurs généraux de l’Ordre ». Ainsi, on comprend que les Chartreux, toutes fonctions honorifiques confondues, sont encore ensevelis dans le respect du vieux rituel funéraire. Ensuite effectivement, la différence s’opère par les croix.
Toute la différence réside dans le fait que pour les laïques, aussi pauvres soient-ils, on dispose d’un cercueil, même rudimentaire, alors que les Pères Chartreux refusant l’idée de ‘boîte mortuaire’ sont ensevelis sur… une simple planche de bois. Nous voyons indiscutablement qu’en vérité l’expression ‘planche à cul’ n’est pas attribuée à l’inhumation laïque mais bien à celle des Pères Chartreux. C’est en tous cas ce que nous avait également expliqué le père Ado Bedoin, qui fut trouvé mort à Ste Croix en Jarez précisément. Il ajoutait qu’on emportait ainsi la dépouille du Chartreux jusqu’à sa sépulture et qu’on y retournait l’assemblage pour que le corps se retrouve face contre terre avec la planche sur lui… mais toujours ‘contre cul’, d’abord en signe d’humilité, mais ensuite afin qu’au moment d’un éventuel terrassement sur le lieu de la sépulture, la présence des restes du corps soit facilement signalée… et épargnée. Comme nous le voyons, nous sommes loin, ici, d’un terme relatant l’expéditif transport funèbre d’un laïque indigent jusqu’à sa tombe. Et ce constat n’est pas si anodin qu’il le paraît, car nous avons là un des personnages se prétendant le plus approprié à nous entretenir de St Croix et des Chartreux. Aussi, on peut se demander si l’erreur sur la banalité de ce terme déplacé de son véritable contexte funéraire cartusien n’est pas un autre effet d’effacement d’un détail pouvant à court terme devenir révélateur.
Les cimetières cartusiens
Ce point peut sembler ne pas suffire à lui seul pour justifier un chapitre et rester du domaine banalement folklorique. Cependant, nous verrons un peu plus loin que ce détail pourrait bien en laisser deviner un autre d’une importance nettement plus conséquente. Et puisque nous sommes sur le perron du royaume des morts, nous soulignons qu’à ce stade nous n’avons toujours rien de satisfaisant en matière de cimetière des Pères et pire encore en ce qui concerne les Prieurs ou dignitaires cartusiens de cette Chartreuse. Ce qui est plus étrange encore est le fait de comparer notre Chartreuse avec ses sœurs sur le plan des occupants religieux.
En considérant que ces implantations sont quasiment toutes sur le même schéma de principe, adapté cependant aux impératifs topographiques de terrain et de région, celle qui nous concerne entre, en élévation, dans le cadre de base. Sauf en ce qui concerne les Chartreuses de grande importance, Villeneuve-lès-Avignon, Aix et Marseille par exemple, le nombre de Pères se limite souvent à moins de quinze individus. On peut penser, évidemment, que le chiffre ‘treize’ est de première importance dans ce choix.
De cette observation nous allons lire les plans et perspectives cavalières qui nous sont accessibles. On y observe sans problème, quasiment chaque fois, l’emplacement de ce qui fut le cimetière ou l’est encore pour celles en activité : Villeneuve-lès-Avignon, Sélignac, Portes (800 sépultures !), Aillon, etc… Si on dispose de documents photographiques, l’effet est encore plus surprenant car on distingue parfaitement de nombreuses croix toujours en place. Un autre constat suit dans la foulée en montrant que, le plus souvent, les Pères et les Prieurs, ou dignitaires, sont dans le même enclos, juste séparés par un muret ou une ligne imaginaire. La différence se voit nettement au fait que pour les premiers, une simple croix de bois noir sans nom signale leur sépulture et pour les seconds, de belles croix de pierre, nominatives ou gravées de rares devises en latin.
L’effacement des occupants du cimetière de Ste Croix
Nous sommes bien loin de tout ça à Ste Croix en Jarez ; admettons-le froidement depuis l’ouverture de ce chapitre.
Mais alors se repose notre lancinante question : « où sont certaines tombes, croix et sépultures, surtout en ce qui concerne les Prieurs ? ». Il est bien évident qu’il serait difficile de considérer des réponses expliquant laconiquement que tout a disparu aux cours des pillages successifs car si on admet, en critiquant sévèrement, le vol ou réemploi de croix ou pierres tombales en belles pierres, on resterait surpris que des vandales aient emporté avec eux un tas d’ossements en guise de butin ! Il faut donc admettre qu’il puisse y avoir quelque part dans cette Chartreuse au moins un ossuaire… sinon plus, et que celui-ci, curieusement, ait été oublié ou soit sorti de TOUTES les mémoires.
Que ce point en forme de sanctuaire soit sorti des mémoires serait moindre mal s’il est encore disposé en un point du site… que nous allons nous efforcer de retrouver. D’abord, nous constatons que le grand nettoyage par le vide est orchestré depuis maintenant près de 20 ans. L’ensemble du périmètre cartusien a subi un décapage en règle et de nombreux travaux de rénovation. A certains endroits, il ne reste rien de leur état d’il y a une quarantaine d’années, à l’époque où nous poursuivions certaines de nos recherches, notamment dans les bâtiments situés côté ‘cuisine des pères’. C’est curieusement et précisément ce secteur qui disparaît sous les coups de boutoir des démolisseurs et sbires à la solde de l’autorité compétente en la matière à ce moment là.
A la recherche de la mémoire disparue
Lors de nos recherches vivaient encore de nombreux anciens habitants ayant depuis leur enfance connu Ste Croix, alors paisible et anodin village de campagne. Certes, les informations se récupéraient au compte-gouttes et certaines avec un peu de gêne ou de crainte. C’est ainsi que nous avions pu surprendre, au fil de trop maigres confidences, l’expression « planche à cul » répétée craintivement, presqu’à voix basse, sans pour autant pouvoir entrer dans le cadre anecdotique populaire imposé avec une sympathique bonhomie quelque peu forcée.
Le plus curieux, pour nous, était de constater que l’expression ne s’entendait pas vers l’extérieur du monastère, ou à l’intérieur vers le petit cloître, mais vers un périmètre restreint limité entre l’accès actuel à l’église et celui à l’étage de la bibliothèque. Un escalier monumental permettait d’accéder à cette dernière, et quelques autres pièces. Cette partie des bâtiments a été entièrement restaurée mais reste séparée par une double porte de glace permettant d’isoler l’endroit tout en le laissant visible. Le lecteur, pour information, trouvera une rare vue des rayonnages dévastés de la bibliothèque dans notre ouvrage de 1994 sur Ste Croix… Il en est autant pour la ‘salle des archives’ qui subit les mêmes outrages. Pour cette dernière, depuis l’édition de notre livre, nous avons appris que la porte de fer défendant ce précieux local se trouve encore dans une propriété privée du secteur. Les symboles qui l’ornent ainsi que la ‘serrure à secret’ sont à la gloire de la ferronnerie cartusienne locale et à un autre symbolisme surprenant en la matière.
Cependant, ce n’est pas présentement l’étage que nous retenons mais, à cet endroit, le niveau rez du grand passage d’une cour à l’autre. Avant d’aller plus loin, rappelons que cette communication se trouvait close en permanence des deux côtés par d’épais battants de bois en assurant l’intimité car là commençait le domaine des Pères Chartreux. Les propos mortuaires en question correspondraient uniquement à ce périmètre, sans la moindre raison apparente le justifiant. Certes, si nous reprenons notre visite discrète au moment de l’office des morts, il reste peu de temps avant que la dépouille ne soit conduite, sur sa planche, à sa dernière demeure. Bien entendu, s’il faut à présent que cette dernière soit irrémédiablement rejointe, il n’empêche que nous n’avons toujours pas de certitude sur l’emplacement du ‘seuil’ de ce royaume des morts cartusiens de Ste Croix. Cette remarque pouvant surprendre, le commun se contentera de l’indication officielle du petit cloître en tant qu’ultime cimetière… D’autres diront que ce manque cruel de population mortuaire s’explique par une possible emprise sur l’espace central du grand cloître. L’ennui est qu’à ce jour, jusqu’à preuve du contraire, rien ne vient corroborer cette hypothèse sans écho.
Alors ? Certes, il nous reste la possibilité qu’on nous raconte, un jour ou l’autre, et cela arrivera peut-être, que le monastère est implanté sur le vieux jardin d’Eden et que, de fait, ceux qui vivent là bénéficient d’une longévité exceptionnelle… au point de se passer de mourir et déserter l’ultime enclos. Restons sérieux et envisageons d’autres possibilités moins hasardeuses, en alignant les éléments suivants dont nous disposons avec certitude.
- Un petit cloître à population religieuse réduite à son minimum, avec un manque cruel de sépultures et solutions tangibles de rechange.
- Une expression directement liée au décès et au transport vers la sépulture… même si à cet instant nous en ignorons l’endroit. Ajoutons à présent la certitude que ce terme n’est pas une sordide résonance populaire mais une exclusivité réservée aux Pères Chartreux de Ste Croix.
- Un périmètre restreint où la mémoire populaire, sans en avoir jamais saisi la raison, garde le souvenir de cette formule empreinte d’une inexplicable crainte.
- Quelques détails en notre possession, précisément situés dans cet étroit secteur.
Une ébauche d’hypothèse
Avec ces maigres réflexions, tentons d’échafauder l’ébauche de la théorie suivante :
A la mort de certains dignitaires, Prieurs ou Pères (dont l’importance ne se mesure pas à l’échelle dans la hiérarchie) de cette Chartreuse, ils sont parés pour leur dernier sommeil selon un rite unique dit de « la planche à cul ». Ensuite, après les offices funéraires consacrés, la dépouille est portée à son ultime demeure près des autres passés chartreux. Ceci se passe évidemment dans l’église ou chapelle des Pères (selon les époques) disposant d’une sortie sur le petit cloître. Celle-ci permet de laisser supposer à la population laïque de la première cour que l’inhumation régulière se déroule logiquement dans le cimetière officiel.
Cependant, pour des exceptions, dont nous n’avons pas les raisons du choix, le trajet, s’il passe effectivement par le petit cloître, ne s’arrête pas à ce ‘cimetière des Pères’. La déambulation se poursuit, dans la discrétion feutrée de la partie du cloître exclusivement réservée aux religieux, par la brève traversée du grand couloir, c'est-à-dire à hauteur de l’accès à l’étage où se trouve la bibliothèque. Pourtant, ici, il n’y a rien ressemblant à un quelconque enclos des morts, ni à l’étage ni au rez de sol… Cela se serait su et des vestiges, ou une mémoire, en resteraient. Après sans doute un rapide arrêt et une probable courte prière, la procession, réduite à sa plus simple expression, utilise simplement un passage habilement dissimulé dans d’obscures dépendances… sous l’escalier majestueux par exemple. La suite du périple se fait alors, non pas jusqu’à un cimetière de terre consacrée, mais au sein d’un sanctuaire oublié… sous la forme probable d’une crypte très ancienne n’ayant rien de cartusien.
Cette dernière se signalerait par une petite chapelle souterraine, voire un oratoire des plus modestes, comme le veulent les strictes règles cartusiennes. Une fois la dépouille déposée dans cette cache sacrée, l’équipage s’en retourne par le même chemin, ou un autre, afin de ne pas éveiller de soupçons, jusqu’au niveau des vivants. « Et c’est fini »… comme l’écrit si simplement E. Baumann (‘Comment vivent les Chartreux’ – 1936). Ensuite, la vie cartusienne reprend son cours paisible et contemplatif jusqu’au départ d’un autre religieux désigné pour cette destination particulière.
L’éternel recommencement
Certes, notre hypothèse doit faire sourire plus d’un historien rationaliste… Nous ferons nôtre, ici, la libre déformation d’une sentence qui exprimerait cette situation : « Souriez, souriez… il en restera toujours quelque chose ! ».
Il est vrai que jusque là rien ne permet d’étayer notre théorie qui, pour certains, doit être frileusement rangée à la rubrique ‘délire douzetien romanesque habituellement attribué au passé de cette Chartreuse’. Et nous répliquerons qu’il vaut mieux, en la matière, faire rire que pleurer de consternation devant bien des actions officielles conduites au grand jour, dans l’indifférence générale, tendant à faire disparaître - sans le vouloir, évidemment, nous dit-on - des pans entiers d’un passé local de plus en plus gênant au fur et à mesure que nous enfonçons notre curiosité dans les sous-sols de l’endroit qui ne doit plus rien au monastère chartreux.
Autrefois, il y a plus de 30 ans, il était impossible - ou peut-être, à mieux réfléchir, peut-on utiliser le terme interdit - d’énoncer que cette Chartreuse pouvait recouvrir un passé qu’elle devait en vérité protéger, voire en poursuivre l’étrange savoir. Peu à peu, l’archéologie devait mettre un terme définitif à ce que nos détracteurs appelaient ‘élucubrations’. La consternation fut à son comble lorsque les fouilles et relevés attestaient que sous les fondations cartusiennes persistaient celles d’autres importants vestiges d’une forteresse. On arrondit alors les angles et ce qui était exercice de mythomanie devint réalité admise… bien entendu au bénéfice des scientifiques ayant fait leurs, sous les applaudissements d’une foule enthousiaste, les suppositions de Raymond Grau. Il n’y a pas de petits profits !
Aujourd’hui, nous sommes à l’instant d’une nouvelle levée des vieux boucliers… Nous allons révéler un ou deux éléments enfouis dans les entrailles profondes de l’endroit. A ce nouvel énoncé, et selon la vieille coutume, nous allons de nouveau être traités de doux rêveurs ou de dangereux mythomanes. L’histoire étant souvent un éternel recommencement, nous avons foi dans le fait qu’à la suite de nos commentaires d’autres recherches seront reprises plus complètement que nos modestes travaux et forcément avec d’autres moyens d’investigation sur le terrain et en archives… Peut-être alors assez rapidement, nos dires seront-ils au moins étayés et poursuivis. Gageons que, dans le cycle du recommencement, d’autres reprennent à leur compte les découvertes de Raymond et les nôtres à sa suite… et fassent leurs, et sans la moindre honte, les dernières découvertes pouvant avoir lieu. A ce moment là, il sera de bon ton de dire que le plus important est la remise à jour de ce qui appartient à notre passé… ce passé qui n’est à personne en propre mais à tous et chacun à la fois.
Du délire au vertige
Il nous faut à présent revenir sur l’impossible chemin de « la planche à cul ». A cet endroit, il y a plus de 30 ans, l’état de délabrement était impressionnant. Une palissade de bois mal fermée interdisait, plus mal que bien, l’accès au grand escalier et, devant lui, une sorte de grand palier en forme de perron ouvrait ainsi sur le grand corridor de circulation. Si, effectivement, nous sommes dans le secteur des confidences reçues, à ce stade rien ne permet, dans le fatras et la poussière, de deviner le moindre passage vers un ‘ailleurs’. La grande palissade protégeant le grand escalier et deux portes seulement restent les seules ‘ouvertures’ matérielles possibles. Celle proche des planches fermant l’accès à l’étage n’ouvre que sur un débarras en forme d’innommable capharnaüm. La dernière porte, alors, était celle ouvrant dans un appartement dans lequel le temps s’être figé. Ici vit un couple sans âge. La femme ne répond à aucune question et fuit notre contact… L’homme, revêche, nous écoute avec une méfiance prononcée et, à nos questions, répond ne rien comprendre.
Nous avions à cette époque, pour nous seconder dans cette recherche, le Père Ado Bedoin comme conseiller… religieux. C’est lui, sachant que l’habitant de ce local avait eu un passé religieux, qui se chargea d’entamer la discussion. Les premiers instants de méfiance passés, notre ambassadeur parvenait à obtenir une discussion cohérente aux résultats positifs inattendus. En résumé, et après de longues palabres car il ne fallait rien brusquer, notre personnage nous affranchit sur de nombreux détails, des plus riches aux plus anecdotiques, comme par exemple concernant une seconde adduction d’eau du monastère, assez haute pour le passage d’un homme debout… totalement inconnue… d’autres à propos des Roches de Marlin, au-dessus de Ste-Croix, lorsque les forêts recouvraient encore ce ‘haut’ secteur… et également sur Jurieu et sa chapelle des fous. Cependant, nous étions surtout suspendus à ses propos concernant notre attente.
Ragots et colportages innocents… pour un fait réel
Et effectivement, il savait les mêmes éléments que nous avions obtenus… Seulement, à ceux-ci, il en ajoutait d’autres en raison du fait que notre ami était prêtre et qu’il lui accordait donc toute confiance. L’homme nous permettait ainsi de comprendre une autre importante partie du problème.
En arrivant à Ste Croix, il avait, d’abord par curiosité, écouté attentivement quelques rumeurs sur l’emplacement où il devait habiter. Puis, il avait tenté de comprendre s’il était seulement question de simples ragots amplifiés, légendes fumeuses, ou de faits rapportés peu à peu déformés mais avec toutefois un fondement tangible. L’homme disposait d’une culture suffisante pour comprendre qu’il se trouvait face aux dernières bribes de faits hors du commun, devenus coutumiers à la longue. Ses déductions, ajoutées à quelques actes anciens de divisions, lui permettaient de situer avec assez de précision que le local, qui allait au fil des décennies devenir son habitation, se situait précisément sur le macabre trajet.
Pour cet homme, comme pour nous, il restait à comprendre comment un événement funèbre chartreux si particulier, et ‘discret’, avait pu se colporter dans le milieu populaire dès la fin de la Révolution pour arriver, certes ténu, jusqu’au 20e siècle. Une explication plausible pouvait être que les ‘planches’ soient fabriquées par le menuisier de la première cour, selon des critères pouvant soulever quelques interrogations de l’homme de l’art. Peut-être ces pièces de bois devaient-elles avoir des proportions propres à les faire circuler dans un petit dédale aux méandres imposant des agencements conséquents au niveau des dimensions ou autres obligations…
Peut-être, ensuite, s’agit-il de l’indiscrétion d’un simple frère ayant eu vent de détails interdits…
Il est possible encore, simplement, qu’au cours de travaux d’entretien dans le gros œuvre, ou second œuvre, des bâtiments de la partie exclusivement réservée aux Pères Chartreux, auxquels ceux-ci ne pouvaient se livrer, ces derniers aient été tenus de les confier à un maçon de la première cour par exemple. N’oublions pas, sur ce sujet, les incendies et les gros travaux de toitures exigeant une main d’œuvre spécialisée… cependant curieuse ou observatrice… épanchant ensuite ses doutes au fil de discussions anodines. Le ‘bouche à oreille’ aurait, ensuite, assuré la transmission d’un fait auréolé de la mort et de ses mystères dans la partie des Chartreux interdite aux laïques… donc sans doute emplie d’ombres et de questions. La superstition aura fait le reste maladif d’un colportage à voix basse…
Le passage oublié vers un ailleurs des morts
Pour ce vieil habitant de Ste Croix, c’est avant la Révolution que se serait éteinte la tradition de « la planche à cul » qui ne sera plus jamais utilisée pour des raisons de confidentialité bien compréhensible à la veille de cette période dévastatrice. Pour lui, ce serait même avec une quasi certitude que l’événement se serait raréfié, voire oublié dès la fin du 17e siècle.
En résumé, il avait compris qu’effectivement l’équipage mortuaire sortait de l’église, ou la chapelle, par le petit cloître et se dirigeait directement vers l’escalier monumental, ou plutôt vers les locaux que notre homme occupait précisément et dont l’usage à cette époque est indéfinissable. De là, selon ses dires, seuls deux ou trois Chartreux pouvaient poursuivre le périple par un étroit passage en direction des sous-sols… Ce cheminement continuait jusqu’à un second niveau où, paraît-il, se trouvaient des locaux qu’il qualifiait de ‘magasins’ ou ‘dépôts’, formant une sorte d’enfilade d’espaces plus ou moins haut séparés d’épais murs de soutènements, dont la finalité lui échappait. Ces espaces, après l’expulsion des Chartreux, devinrent naturellement des caves privées dont certaines, selon leur insalubrité, furent simplement abandonnées, comblées ou murées pour une condamnation définitive. Bien que très intéressant, ceci n’expliquait pas dans quel but la déambulation mortuaire passait par là, ni son but final.
L’homme habitait là depuis longtemps et les autres occupants de l’ancienne Chartreuse avaient, vu son caractère, renoncé à entretenir une conversation avec celui qualifié d’’étrange’, ‘sauvage’ ou ‘dérangé’… Ne sortant quasiment jamais plus de chez lui, il s’était donc refermé sur lui-même avec quelques ouvrages religieux et son étroit domaine d’habitation voué à une lente mais inexorable dégradation. Le sous-sol sous son ‘territoire’ l’avait plus d’une fois attiré, puis s’était transformé définitivement en un impressionnant capharnaüm.
Cependant, avant d’abandonner l’endroit à l’oubli et aux rebuts, il en avait exploré les recoins et particularités. Nous passerons sur certains détails pour seulement retenir que, depuis son habitation, ‘on’ descendait par un étroit vestibule dans le premier sous-sol à usage de cave. De là, par un second plan, ‘on’ accédait à un second niveau bas de plafond, visiblement vide, et sans utilité autre que d’ouvrir sur un troisième niveau de sous-sol. En 1968, il était descendu pour la dernière fois jusqu’à cet étage souterrain qu’il nommait celui de l’enfer, en raison d’une gravure sur une sorte de gros linteau pris dans la muraille et qui représentait des personnages dans une sorte de charrette qui, selon lui, les conduisait aux derniers tourments… Intrigué par ce linteau sans utilité technique de soutien, ou arc d’amortissement de charge, il avait fini par supposer sous cette massive pierre gravée un ultime passage muré et oublié de tous. Afin d’en avoir le cœur net, il avait fébrilement descellé quelques pierres et, depuis son imprécise brèche, il avait pu fiévreusement apercevoir une sorte de caveau ‘à alvéoles’ étant, sans doute, la fin du mystérieux périple des « planches à cul ». Il n’était jamais allé plus loin et avait très vite tout refermé sur ce qu’il appelait superstitieusement « la catacombe ». Pour lui, il était préférable de laisser tout ceci loin des hommes et retourner sous le manteau de l’oubli couleur de poussière du temps.
D’après lui, un rite funèbre était réservé, sans qu’on en sache les critères de choix, à certains Pères. A cet effet, la cérémonie s’achevait dans une sorte de petit sanctuaire enfoui au plus profond des entrailles d’une construction qui n’avait plus rien à voir avec le monastère cartusien. Tout ceci lui semblait surgir des âges païens, disait-il, et il était préférable de ne « rien réveiller là-dessous ». Ado Bedoin avait demandé à descendre dans la ‘cave’ et en avait obtenu l’accord de principe pour un peu plus tard. Cependant, le jour convenu, l’homme était revenu sur ses propos et avait précisé ne plus vouloir nous recevoir ou ajouter quoique ce soit à ses confidences que, visiblement, il regrettait furieusement. Nous ne devions jamais plus le revoir. Ceci se passait en 1969.
Finalement, pour notre ami Ado, toute cette histoire sans fondement logique ou religieux devait retourner à la paix des morts et du passé. Pour lui, il ne pouvait que s’agir d’une regrettable déviance localisée qu’il était certainement préférable d’oublier. Sa fonction de prêtre lui rendait incompréhensible le fait que des Chartreux soient ensevelis de cette manière, aussi secrète que douteuse, loin du rite cartusien… S’il nous aida encore volontiers dans nos approches sur Ste Croix, jamais plus il ne voulut aborder cet épisode qu’il considérait comme tabou.
Sous la destruction le passage
Le temps s’est écoulé et nous avons fini par oublier ce sujet, en raison du fait qu’il nous était impossible d’aller plus loin sans pouvoir accéder à ces fameux locaux au niveau du grand couloir. Quant aux sous-sols, ils nous étaient tout autant inaccessibles sans passer par des lieux habités et privés.
Tout semblait réglé définitivement pour cette partie du mystérieux trajet et le but final de « la planche à cul », jusqu’au moment d’un autre fait.
Nous sommes cette fois, au moment où commencent les grands travaux de rénovations dans la Chartreuse de Ste Croix. Il ne s’agit plus de réhabilitations ponctuelles de la cuisine des Pères, ou des prétendues restaurations des fresques ayant conduit à des actes pour le moins discutables, mais bel et bien d’actions de grande envergure. C’est l’époque où les autorités vont reconstruire une cellule complète dans la seconde cour, et bien d’autres remaniements.
A ce moment, les travaux vont concerner précisément la remise en état du grand escalier, son vestibule au niveau du couloir, mais surtout la destruction… de l’appartement délabré du personnage s’étant confié au Père Ado Bedoin. Dès les premiers coups des démolisseurs et profitant de l’arrêt momentané des travaux, il nous fut permis, en nous réservant de ne pas dire par qui, d’explorer les décombres le plus rapidement et le plus complètement possible. Il va sans dire qu’à ce moment on peut comprendre que nous n’étions pas seuls à supposer les dires de notre témoin comme véridiques… et loin des soupçons de canulars.
Il fut facile et rapide, parmi les décombres, de retrouver sous un éboulis un passage à moitié enseveli. Il semble que cette ouverture fut prise pour un soupirail d’aération quelconque et peu digne d’intéresser les démolisseurs. C’est par cette sorte de faille que nous avons pu, en rampant d’abord, accéder à un étroit escalier à larges marches, empli des gravats de la démolition, ouvrant sur une cave au fouillis innommable. Suivant les indications notées par le Père Bedoin, il ne fut pas difficile de retrouver, dans les décombres, la porte basse éventrée sur une seconde descente cette fois aux marches plus étroites. Nous avons pu sans grande difficulté accéder à une seconde salle quasiment vide. C’est dans cette salle au plafond bas que nous avons pu voir le fameux linteau… avec au sol plusieurs croix de pierre et, fort heureusement en rapporter des photographies. Deux jours plus tard, l’espace au niveau du passage fut soigneusement nettoyé, ses parties basses remblayées et un nouveau local reconstruit sur l’emplacement…
… on se demande bien pourquoi
Certes, on pourra probablement nous traiter de menteurs… en ce cas, prochainement, le moment opportun venu, nous produirons un autre chapitre ou seront présentés les clichés en question. Pour le reste, il est établi dans les divers comptes rendus d’état des lieux, qu’il n’y aurait eu qu’un niveau en sous-sol, avec peut-être tout au plus, par endroits, des volumes de remplissages conséquents à la hauteur à rattraper depuis le sol naturel extérieur. Il est rarement fait mention de deux niveaux de caves ou de locaux souterrains… et à aucun moment d’un troisième étage en sous-sol !
Et pourtant… oui pourtant, il nous reste une preuve qu’il y eut ces niveaux de constructions plus profonds sur lesquels les fondations cartusiennes s’appuyèrent, que nos scientifiques oublient hâtivement de mentionner… ou esquivent prudemment… on se demande bien pourquoi.
Cette preuve se situait à la hauteur de la cuisine des Pères, dont la superbe cheminée fait face à deux sculptures grimaçantes bien plus anciennes que la date de fondation du monastère par Béatrix de Roussillon. Sous cette cuisine se trouvent les restes de souillardes et d’écoulements. Dans ce soubassement se trouvait l’amorce d’un passage, sans danger, dégagé alors par Raymond Grau et aussitôt rebouché au rachat du local… on se demande bien pourquoi.
De là on pouvait avec prudence descendre encore d’un étage souterrain pour arriver dans une autre pièce entièrement dégagée dont le seul ornement était… une cheminée monumentale au style d’une pureté remarquable! Cet élément, pouvant remettre radicalement en question l’histoire même de la fondation de Ste Croix en un lieu désert, fut prudemment esquivé et passé sous un silence absolu… on se demande bien pourquoi.
Cependant, ce local semblait bien correspondre à d’autres cavités reliées par une sorte de vestibule qui forcément devait être connu de quelques habitants (en raison de maçonneries trop récentes) ou propriétaires immobiliers de l’endroit. Ajoutons que nous avons la preuve que les autorités en avaient pleine connaissance, ne serait-ce que par les deux ou trois communications que nous avions faites, dont une au ‘Parc du Pilat’… sans parler du fait que Raymond Grau en son temps n’avait pas manqué non plus de faire mention de ces salles souterraines et de la cheminée. Pour notre part, nous avions rapporté ces éléments à des personnalités préfectorales de la Loire, restées dans la plus complète indifférence ou plutôt sentiment de gêne… on se demande bien pourquoi.
On est surpris d’entendre que la réhabilitation de la Chartreuse de Ste Croix en Jarez se fait en toute clarté, sans mystères ou cachotteries, alors que tout ce qui peut poser certaines questions, ou problèmes notoires, concernant toutes les parties souterraines, sont frileusement évitées… on se demande bien pourquoi.
L’absence du passé des morts… et l’ombre de Polycarpe
Après ce constat de l’existence d’une sorte de caveau funéraire ou au moins de dépôt, quelque soit le nom qu’on puisse lui choisir (crypte, ossuaire, sanctuaire, etc.), nous avons là une piste intéressante pouvant expliquer l’absence de présence de certaines dépouilles chartreuses dans l’enclos du petit cloître. Nous rappelons à cette occasion que ce ‘détail’ est discrètement occulté par les autorités et scientifiques compétents en la matière.
Ce début d’explication suivi au travers du trajet obscur de « la planche à cul » n’apporte cependant aucune réponse au « pourquoi » de ce cérémonial ni en ce qui concerne sa finalité. Observons que ce rite et ce parcours, peut-être… initiatiques, s’achèvent vers la fin du 17e siècle, soit à peu près à la suite du départ de Polycarpe de la Rivière. Il est peut-être temps de se souvenir que ce dernier, forcément initié à certaines choses ou ‘fraternités’, fit une découverte aussi étonnante que détonante depuis l’église de cette Chartreuse. Nous allons revenir en détails, une fois encore, sur cette découverte et ses incohérences, dans le suivant et dernier volet de ce chapitre consacré à ce prieur des plus insolites dont la piste se divise en deux parties vers la fin de son périple et de sa vie.
Il est peut-être temps aussi de se souvenir que ce personnage, aux ombres pour le moins étranges, fit détruire et reconstruire certaines parties de Ste croix en prenant soin d’inclure dans ce ‘renouveau de Ste Croix’ ce qui ne devait pas bouger et poursuivre le voyage dans le temps. Nous verrons alors que ce que l’on prend habituellement pour une perspective cavalière de Ste Croix n’est en vérité que la vue d’autre chose qui échappa à tous les ténors en la matière. Tous ces ultimes détails et quelques derniers autres nous montreront, peut-être, que l’itinéraire de la « planche à cul » est ce qui reste d’une mémoire perpétrée par quelques ‘initiés’ cartusiens. Ceux-ci, pourquoi pas, rejoignaient, par là et en toute connaissance de cause, une tradition liée aux premières occupations du lieu, bien avant que Béatrix de Roussillon n’arrive en cet endroit qu’elle connaissait parfaitement ainsi que son pourquoi. Ce pourquoi, elle fut chargée de le dissimuler sous le voile inattaquable d’un miracle que personne n’oserait contester… action qui la vouait, en toute conscience de sa part, à être tenue au secret et sous contrôle de ceux qui prenaient aussitôt le relais derrière elle et son époux : l’Ordre des Chartreux et un autre nettement moins connu.
Nous pensons que ce sanctuaire, connu et utilisé par les Chartreux jusqu’au 17e siècle, est simplement celui de la place forte précédente dont la fonction n’était plus tenable. C’est donc là que reposent les premiers seigneurs du lieu et à leur suite certains dignitaires chartreux devenus leurs héritiers spirituels, ou plus encore, probablement. Là encore, les quolibets ne manqueront pas de fuser sur nos dires. A leur encontre, nous préciserons une fois encore qu’à l’époque de notre ami Raymond Grau, vinrent à Ste Croix un envoyé des Monuments de France, un Père Chartreux délégué de la Grande Chartreuse mais encore des envoyés venus de Catalogne et d’Espagne… Tous portèrent grand intérêt aux travaux de Raymond et à la visite guidée qu’ils lui demandèrent d’agrémenter précisément d’un petit détour par les sous-sols… Nous nous souvenons qu’à la suite de cette journée, personne ne prit notre guide pour un malade mental ou un farceur, mais au contraire comme quelqu’un venant de soulever un énorme problème. Nous nous souvenons des commentaires concernant le cimetière… nous nous souvenons des commentaires concernant certaines croix, gravures et pistes qu’ouvraient les sous-sols… Nous nous souvenons des commentaires apportés par l’envoyé de St Pierre de Chartreuse sur le secteur de la cuisine et d’autres éléments… Enfin, nous nous souvenons de ce qu’avait suggéré la délégation de Catalogne sur les maîtres de l’ancien Roussillon et sur les découvertes potentielles qui attendaient Raymond et… les risques qu’elles entraîneraient en cas de succès…
Mais au fait… à mieux y réfléchir… pourquoi un aréopage catalan accompagné d’un délégué de la Grande Chartreuse au début des travaux de notre ami à la veille d’autres découvertes??? En effet, quel intérêt et lien pouvaient exister entre le Roussillon, Ste Croix et les éventuelles mises à jour… lorsqu’on sait que certains prétendent haut et clair qu’il ne saurait y avoir de lien entre les Roussillon Catalan et… ceux d’Isère. Sans doute une erreur ou un malentendu que nos joyeux spécialistes ne sauraient tarder de nous commenter.
Au moment de conclure ces pages, nous ne devrons pas perdre de vue la tradition oubliée ou occultée de la « pierre Lia-fay » capable de désigner son nouveau roi local et peut-être nous renvoyer au niveau où fut entreposée une certaine ampoule capable à son tour de témoigner de la royauté d’un descendant. C’est que nous aborderons dans le prochain volet de ce travail.
A suivre
André Douzet
A la mémoire d’Ado Bedoin
Prochains chapitres :
Alchimie, cheminée et un certain Thibaud de Vassalieu
Les anciens seigneurs de ce lieu et la société oubliée capable de proposer et faire élire un roi… oublié
Les niveaux de l’ampoule et du sanctuaire
Le culte des morts et leur mémoire selon un prieur du XVIIe siècle
La tombe de Polycarpe et l’Ordre qui lui voulait du bien
L’empire des Roussillon et le château du diable
Mais où sont les actes perdus ?…
L’entrée d’une Chartreuse idéale
Caravansérail pour un sous-sol
L’axe qui se déplace
L‘ombre d’une statue
L’intronisation des chevaliers inconnus à Ste Croix
La loi du silence au XXe siècle
Le royaume du cube

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