dimanche 28 août 2011

la Chartreuse de Sainte-Croix : articles 5

Béatrix et la statue de Sainte Anne
Nous présentons, encore une fois, un article de Journal qui indirectement nous ramène au passé de Sainte-Croix-en-Jarez. C’est dans les colonnes de ‘La Dépêche’ de Rive-de-Gier que cet article a été diffusé probablement vers 1967.
On y retrouve l’histoire résumée de la naissance de la statue triptyque commandée par Béatrix de Roussillon peu avant de terminer sa vie recluse dans l’enceinte de la Chartreuse ou du moins d’une de ces parties primitives dont on voit encore les restes aujourd’hui. Du moins voit-on ces éléments lorsque la saison touristique permet l’exploitation des visiteurs payant pour accéder à ces recoins des origines de la Chartreuse… En dehors de ces périodes, étroitement définies selon le flux des amateurs perçus alors comme de juteuses vaches à traire, on ne peut que constater notre impuissance à contempler ces endroits reculés. Il est très loin le temps où on pouvait demander à la personne détenant la clé de nous conduire jusque là, quasiment chaque jour, sans avoir à montrer patte blanche ou un billet de banque. Certes, aujourd’hui, on nous affirme que la culture est une denrée précieuse… ce dont nous ne doutons pas un instant. En échange, nous ne savions pas qu’elle ne poussait qu’en des périodes saisonnières régies par la venue des touristes en mal de passé, qu’on embarque comme des ballots au bout du quai pour une visite aseptisée, au pas de charge, sévèrement réglementée en temps, lieu et commentaires !
Bien entendu, il y a peut-être amalgame entre Culture, au sens ‘culturel’ de l’étude du passé, et… la culture des navets et des poires qu’il faut cueillir afin de s’en gaver de préférence en usant du jardin bien ordonné que l’on détourne de ceux qui en défrichèrent et retournèrent le terrain pour le rendre fertile et riche…
En attendant que l’on nous fasse visiter le site, un jour ou l’autre, avec un masque anti-microbes sur le nez, des écouteurs sur les oreilles et des autorisations préfectorales distillées au compte gouttes, délivrées en échange de la promesse de ne pas s’intéresser au VRAI passé du lieu… nous pouvons toujours avoir une démarche plus documentaire et, de fait, plus complète car encore libre de toutes censures.
Cet article signé J.B. nous ramène à celle qui fut désignée pour ‘conduire à bonne fin’, comme elle le voulut aussi pour l’issue de sa vie (termes utilisés à la fin de son testament), l’ouverture révélatrice aux profanes de ce qui deviendra la Chartreuse de Sainte-Croix-en-Jarez, comme nous l’avons longuement expliqué dans nos autres articles à propos de Béatrix de Roussillon.
Ce texte, en vérité, ne se tourne pas vers Ste Croix mais seulement vers sa fondatrice. On nous la montre ici plus en châtelaine de Châteauneuf qu’en visionnaire et initiatrice d’un plan supérieur. Ces lignes sont un rappel émouvant de cette œuvre d’art exceptionnelle qui traversa de nombreux siècles et parvint jusqu’à nous pour notre plus grand plaisir. Vers 1967, les médias s’intéressaient à ce qui fut le passé du Pilat dans ses détails souvent les plus anecdotiques, humbles, mais chevillés à la mémoire des habitants de ces contrées magiques. Aujourd’hui, il ne semble plus en être de même et ce sont les ténors, enroués le plus souvent, qui nous sont présentés pour illustrer en quelques lignes, inodores, insipides et vides de toute passion, un passé établi durant des siècles… établi sur des recherches dont ils ne sont tout au plus que les lointains tireurs de ficelles frileux à prendre la pelle et la brouette sur le terrain… Autre temps, autres mœurs et autres hommes !
Un certain Polycarpe de la Rivière ou un nom peut en cacher un autre
Ensuite, notre intérêt se porte à nouveau sur Polycarpe de la Rivière… personnage de haute volée et de grande importance à Ste Croix, ayant toute sa place sur nos colonnes. Cette fois, il ne s’agit plus d’articles de journaux mais de reproductions de pages d’ouvrages anciens bien connus des inconditionnels de plus en plus nombreux de ce personnage hors pair.
Nous avons reçu tout récemment un important lot de documents contenant de nombreux petits éléments d’anciens livres reprenant l’histoire de la Provence, du Roussillon, du Lyonnais et du Pilat. Notre choix ici se porte sur deux ou trois passages où il est question de Polycarpe de la Rivière. Certes, ce nom est celui utilisé couramment par de nombreux auteurs ou documentalistes. A ces doctes messieurs passés s’ajoute la horde de ceux tentant aujourd’hui péniblement de se placer dans le peloton de tête, quitte à marcher sur les petits copains. Les suivants, visiblement, ne font pas le moindre effort pour se servir de la véritable identité de ce Prieur chartreux, qui eut plus de trois siècles d’avance sur nos savoirs en matière de Ste-Croix-en-Jarez. Aussi, notre étonnement est-il de taille en constatant que personne ne nomme Polycarpe par son vrai nom ou, pire encore, ne sait en quel enclos sacré se trouve sa dernière demeure…
Un de nos très prochains travaux sera de revenir sur ce sujet et de combler ces lacunes sans doute bien involontaires. Notre attente aura pour seul but de vérifier, sur les sites ou ouvrages où ils sévissent, si ces éléments essentiels ne sont pas présentés par ceux qui se prétendent, avec une exemplaire modestie, les seuls spécialistes en ce qui concerne Polycarpe… Ajoutons que peu avant de décéder, Jean Combes, écrivain spécialiste du Pilat, dans les années 1950-1960, devait produire un dernier fascicule avec une série d’éléments sur ce personnage clé de la Chartreuse de Ste-Croix. Il n’en aura pas eu le temps mais le manuscrit de ce petit ouvrage ne fut pas perdu pour tout le monde…
Les extraits que nous choisissons sont d’abord issus d’un document de 1714 (Mémoires de Trevoux) pour les petites pages numérotées en haut à droite 62, 63, 64 (janvier 1714). Ensuite, nous avons un extrait de présentation de ce Prieur pris sur un ‘historique biographique’ de Barjavel (rien à voir avec l’auteur contemporain plus connu sous ce nom) en date de 1841. Ce passage résume bien l’importance de ce Prieur chartreux inhabituel, mais surtout peut attirer notre attention sur les ‘anti-Polycarpe’, messieurs Delaunoy et Papon. Ces éléments sont des renvois qu’on peut savourer en bas des grandes pages écrites et présentées sur deux colonnes : p. 342, 343 et 344.
Un choix pas innocent du tout
Cependant, si nous avons choisi, pour ce chapitre sur Ste Croix, la présentation de la statue de Ste Anne sous les traits de Béatrix de Roussillon et plusieurs commentaires, même succincts, sur Polycarpe de la Rivière, c’est en raison du fait qu’ils annoncent tous deux la suite de notre travail sur ‘la planche à cul’.
Nous disposons effectivement, depuis les fêtes de Noël 2007, de nouveaux éléments confortant nos travaux primitifs sur les profonds sous-sols et le passé de ce qui devint la Chartreuse de Ste-Croix. C’est effectivement à ce moment qu’un petit groupe de chercheurs étrangers, profitant de cette période paisible et fraîche, finit par retrouver, et exploiter, une ancienne galerie à but d’aération ou évacuation d’un trop plein. Par le plus pur des hasards, cette ‘expédition’ se retrouve engagée sous la première cour de la Chartreuse, à un respectable niveau souterrain.
Certes, comme d’habitude, nos joyeux antagonistes crieront à une irréalité bien compréhensible… Pourtant, nous conseillons à ceux, celles, qui pourraient ne pas croire à ceci, de consulter un des plus notoires personnages du ‘renouveau’ de la Chartreuse dans les années 1990, pour lui demander si notre affirmation est si incongrue qu’elle en a l’air. La réponse aura de quoi en étonner plus d’un… cherchant, désespérément, la solution vers la seconde cour, les corps de bâtiments formant le couloir entre les deux espaces de vie religieuse et laïque, sans rien trouver de plus que nos sympathiques et doctes archéologues ne sachent… et reconnaissent toutefois du bout des lèvres ou à voix basse avec de grands airs mystérieux.
Les inspirés, les affranchis, les délires et pourquoi pas des soucoupes volantes
Oui, nous le redisons ici clairement, Béatrix ‘savait’ le passé de ce qui devint, par elle, une discrète Chartreuse… Elle savait tout comme le sut plus tard Polycarpe de la Rivière, inspiré ou plutôt téléguidé par quelques maîtres ésotéristes de son époque qui lui donnèrent une autre identité avant de le lancer dans l’aventure… Cette aventure sera vécue plus de deux siècles plus tard dans un pays lointain de notre Pilat, le Razès précisément, puis ensuite le nord du Roussillon, par un autre ecclésiastique qui n’eut pas à se servir de surnom… un certain Bérenger Saunière, prêtre à Rennes-le-Château et dépositaire du savoir des seigneurs de Périllos… Tout ceci n’en déplaise à nos antagonistes de service !
En ce qui concerne Béatrix de Roussillon, ses commanditaires ne purent faire autrement que de l’affranchir au minimum pour la persuader du bien fondé de l’opération devant impérativement se dérouler après le départ de Guillaume de Roussillon pour la huitième croisade. La mort héroïque de celui-ci est devenue le point d’origine d’incroyables fantasmes. Dans cette foulée, ce pauvre feu Guillaume est alors arrangé à toutes les sauces et certains le voient tantôt revenir en grande clandestinité (serait-il honteux à ce point ?… et si oui, honteux de quoi ?) vivre une retraite heureuse, planqué en Chartreux d’opérette… compter fleurette à Béatrix déguisée en captive soumise aux turpitudes d’une horde de conspirateurs, tous plus princiers ou déments les uns que les autres… pendant que certains le voient se faire poignarder à mort, devant les derniers chefs encore retranchés dans les derniers spasmes d’une désastreuse croisade agonisant dans ses derniers désastres guerriers, par un autre Guillaume… celui-ci de Beaujeu et Grand Maître du Temple de surcroît ! Dans tous les cas, on croit rêver !… Bientôt, nous entendrons sérieusement dire que Guillaume revint en soucoupe volante et ressurgit, plus flamboyant que jamais, des confins de l’espace-temps, grâce à un ‘chronospace’ fabriqué par des Chartreux devenus des savants fous.
Il est temps à présent de lire ces petits extraits complétant, si faire se peut, les archives de nos travaux concernant la Chartreuse de Sainte-Croix-en-Jarez, son passé et les personnages qui firent l’histoire.
André Douzet




Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire