dimanche 28 août 2011

Recherches et découvertes inédites en sous-sol ?

Naissance oubliée d’une Chartreuse

Parmi les nombreux ouvrages et travaux concernant la Chartreuse de Ste Croix en Jarez, nous devons bien admettre ne pas trouver beaucoup d’éléments concernant les sous-sols de Ste Croix. Nous savons que la Chartreuse est construite sur un massif de gneiss composé de sels de fer qui épouse le contour d'un éperon rocheux important.
Il serait logique d’imaginer, qu’aux premiers travaux d’aménagement du site, le sommet du terrain, transformé en carrière d’extraction, fournit la matière première en pierres de construction pour l'édifice lui-même. Joignant, sans doute, le besoin à d’autres impératifs, les premiers maîtres des lieux égalisèrent, en tout premier lieu, le périmètre d’implantation. Nous avons depuis le début de nos travaux (il y a plus de 30 ans !) affirmé que l’emprise de la Chartreuse ancrait ses fondations sur de très anciennes bases de bâtiments remontant, sans doute, au début du Moyen-Âge et probablement même aux époques de la conquête romaine. On trouve d’ailleurs, à peu de distance de Ste Croix, un beau vestige (pierres taillées et une autre avec des écritures) de cette époque, près des installations du petit barrage de Couzon, en amont du grand barrage napoléonien. A cette époque, ces affirmations, suivant les observations de notre vieil ami Raymond Graü, avaient alors déclanché l’hilarité générale et les sarcasmes habituels… Aujourd’hui, ceux-là mêmes qui nous dénigraient joyeusement se sont fait propriétaires et exploitants de ces hypothèses ! Mais l’important, en la matière, est la reconnaissance des faits et rien d’autre !
Peu à peu, les constructions se sont étendues jusqu’à devenir l’ancienne forteresse oubliée, sur laquelle fut édifiée la première partie de la Chartreuse primitive.
Lors des derniers agrandissements, le socle primitif naturel n’y suffisant plus, les grands murs soutenant les jardins des cellules des moines s’élevèrent assez haut pour rejoindre les niveaux rez-de-chaussée du grand cloître et de la première cour. Les jardins sont ainsi placés sur des hauteurs considérables de remblaiement et apport de terre cultivable. De loin en loin, nous trouvons donc -par exemple dans la seconde cour qui était occupée par le grand cloître des pères- en effet, par endroit, le rocher à fleur de niveau... Ces aménagements avaient, d’abord, pour effet de procurer de la surface rapportée utilement, et ensuite d’assurer une protection facile par les hautes murailles propres à décourager de petites tentatives d’intrusions intempestives… Cependant, hors des jardins, il était indispensable de rattraper les niveaux par des sols et des planchers sous voûtes. Les espaces vides entre le terrain et les murailles furent utilisés pour des magasins, caves et stockages divers. Aux points les plus bas de la déclivité, il y a jusqu'à trois étages de caves. Ces locaux obscurs engendrèrent des récits fabuleux où se mêlent légendes et réalités. Pour cette dernière, il est facile de supposer, qu’au moment de ces travaux, certains aménagements particuliers ont eu lieu en raison de la facilité à les accomplir. Ensuite, l’oubli étant de bon ton en la circonstance, tout disparut de la mémoire, sauf quelques bribes rangées très vite aux rayons poussiéreux des légendes à bannir et rumeurs détestables.
Un puits peut cacher autre chose
Dans le légendaire de Ste Croix, nous supposions un récit relatant l'existence d'une galerie souterraine, voire également plusieurs boyaux d’évacuation des eaux usées, de ventilation et arrivée d’eau. Nous détenions une information précise, sur le sujet, d'une personne qui passait ses vacances, enfant, dans une maison en première périphérie de l’ancienne Chartreuse. Cette maison d'habitation, comme bien d’autres, possédait un puits... M. Chaussy (qui possédait également une partie de l’ancienne ferme fortifiée dite ‘de Bayard’) se souvenait que, lors d'un curage, il était descendu avec le puisatier. En cours de descente, donc hors du niveau d’eau constant du puits, il avait pu observer une petite galerie, partiellement murée, s'enfonçant profondément dans l'obscurité. Le puisatier lui ayant affirmé qu’il s’agissait d’une sorte d’arrivée d’eau secondaire (par temps de grosses pluies), ce témoin n’avait pas cherché plus loin d’autres explications. Pourtant, il nous expliquait que cette basse galerie ne comportait visiblement pas de traces d'humidité ou de lichens habituels en des endroits pareils. Cet appareillage lui semblait de facture assez sommaire et sans réelles finitions, du moins pour autant que sa mémoire lui permettait d'être affirmatif... Ajoutons à ce témoignage que cette personne était ingénieur à la S.N.C.F et se montrait insensible à toutes formes de mystère.
Une crypte aussi facile d’accès que vide
Guère plus d'informations sur le local souterrain, sous la chapelle des célèbres fresques murales. On ne sait pratiquement rien sur le sujet, et pourtant, chacun, en visitant les peintures de la mise au tombeau de T. de Vassalieu, remarque au sol, dans l'axe de l'ogive, à gauche de la scène de Thibaud sur son lit mortuaire, un soupirail qui s'enfonce sous la chapelle... Cette sorte de crypte est-elle un tombeau, et si oui, pour qui? Sinon, quel pouvait être l'usage de ce local sous la chapelle des Pères? L'accès à cette cavité ne se faisait sûrement pas par le soupirail visible aujourd'hui, car il impose des reptations interdisant de descendre quoi que ce soit d’encombrant (un cercueil par exemple) dans cet endroit. De plus, on imagine assez mal les Pères Chartreux accéder à cet endroit en se transformant en spéléologues... même le temps d'une cérémonie funèbre, si tant est qu'il s'agisse d'un caveau mortuaire. Il faut logiquement supposer que l'accès était ailleurs... mais par où pouvait-on accéder à ce "vide"?...
On peut supposer que ce "sous-sol" est connu de tous temps. Si, à ceci, on ajoute que la curiosité était également pratiquée depuis très longtemps à Ste Croix, il sera difficile de nous faire croire que personne ne s’est jamais intéressé à ce ‘soupirail’, et ce sur quoi il ouvrait ! Pourtant, aujourd'hui, personne ne peut, ou ne souhaite, apporter plus de réponses satisfaisantes... Pourtant, nous savons que l’endroit fut investi lors des grandes campagnes de fouilles et recherches archéologiques à Ste Croix…
Un local souterrain sans importance ?
Nous pouvons facilement imaginer qu’il a dû être dit que ce n’était qu’un local sans grande importance… Bien entendu, à St Croix, rien n’a vraiment une grande importance en matière de sous-sol ! Cette remarque est regrettable, car probablement, cet "endroit" pourrait sans doute livrer quelques éléments, et informations enrichissantes, sur sa fonction et son époque, tant sur le plan archéologique que sur le plan historique... et nous éclairer un peu plus, sur cet emplacement "discret". N’oublions pas qu’il ouvre sur un local qui fut fréquenté depuis les origines du bâtiment, qui date au moins des premières constructions cartusiennes. En effet, la chapelle des Pères, en tant que lieu de culte, devait être probablement le premier endroit à être achevé, bien avant les autres édifices… pour des raisons faciles à imaginer. Sans oublier que le fait qu'il s'agisse d'une construction souterraine laisse supposer une ancienneté importante, datant du début de la Chartreuse de Ste Croix, voire peut-être antérieure... L’absence de tous caveaux, tombeaux, décors ou vestiges de cultes, compromet quelque peu l’hypothèse d’un caveau mortuaire seigneurial. En effet, cet endroit ne pouvait servir de nécropole aux Pères chartreux ou à leurs prieurs ou officiers, puisque tous allaient en terre dans les cimetières contenus dans le grand et petit cloître que l’on connaît. Aucun auteur ne s’est jamais aventuré dans une étude solide sur cette question… Manque d’intérêt, d’éléments constructifs, ou pour rester dans le droit fil du convenable établi par les mandarins, sans ‘l’imprimatur’ desquels rien n’est crédible et sérieux en matière de Pilat et de Chartreuse? Les Pères, eux-mêmes, semblent avoir choisi le mutisme le plus complet sur ce lieu et son usage... Rien sur ce sujet, en tous cas, dans l’énorme pile de documents manuscrits des archives de Ste Croix récupérés dans une ferme (ancienne grange chartreuse du Pilat) et sauvés juste avant de passer au feu… Mais alors, à quoi pouvait servir cette crypte, sous la chapelle des Pères, si l’on admet comme raisonnable que les Pères n’avaient pas pour habitude de payer des travaux inutiles, qu’aucun culte catholique ne s’y déroulait (dans le cas contraire, il en existerait une mémoire, une archive, une trace) et qu’un tel local n’a pas pu être construit pour… rien ?!! La seule rumeur murmurée prétend cependant que ce local communiquerait avec le grand souterrain près de la mairie, dans la seconde cour. Un éboulement des deux côtés permettrait peut-être de donner un début de réponse, à moins bien entendu que, là encore, le silence soit de rigueur habituelle, là où l’on ne tient pas trop à laisser les recherches se poursuivre.
Un accès souterrain depuis le jardin de la mairie
Puisqu’il est question de ce souterrain accessible depuis le jardin de la mairie, il est temps de revenir sur son existence souvent contestée. Là encore, il n’existe aucun information, à la disposition du public, sur cette galerie pratiquement à hauteur du chœur, sous l'église, côté jardin de la mairie. Cette galerie est suffisamment large et haute pour permettre le passage de deux personnes de front. Le boyau est taillé à même la masse rocheuse. Il se dirige suivant une pente douce en direction approximative de l'ancienne cellule du Prieur. Un éboulement important le comble partiellement à hauteur du corridor. Le fait qu’il soit taillé dans la masse rocheuse naturelle exclut qu’il s’agisse d’un appareillage imposé pour porter la construction du grand cloître, par exemple… ou de toute autre construction, pour la même raison. Il faut résolument exclure, également, que ce soit, comme certains le prétendaient, une conduite d'égout. D’abord, on n’y trouve aucune adduction d’égout secondaire ou même d’ouverture d’écoulement, et ensuite, on imagine mal un écoulement d'eaux usées, ou vannes, en direction du puits vers la cellule du Prieur... De plus, on pourrait se demander d'où proviendraient ces eaux usées, près du choeur de l'église, où il n’existait aucun local sanitaire (cuisine, infirmerie, habitation, écurie, étable) justifiant un égout… d’une telle importance. En outre, l'importance de la galerie fait plutôt songer, dans le cas d'un égout, au grand collecteur d'une ville comme Paris, qu'à un petit réseau d’évacuation pour treize usagers, même si les Pères chartreux "voyaient grand pour l’avenir de leur Ordre"... On est même obligé d'exclure un passage ou une circulation d'eau courante, ou drainage d’eaux pluviales, car le raisonnement lui serait identique. Cette eau, selon la pente, viendrait de sous la salle capitulaire et on se demande vraiment quelle en serait la source... inconnue de tous temps. De plus, il y aurait eu un tel débit que, forcément, on trouverait d'autres installations hydrauliques d'importance, ou au moins leurs vestiges... Enfin, où cette masse de liquide, quel qu’il soit, finirait-elle son cours, sans que rien n’en assure le contrôle, ou aucun regard le nettoyage et l’entretien? Non, il faut se résoudre à admettre qu'il s'agit là d'un passage, et le terme "souterrain" est à prendre, ici, au seul sens "qualificatif’ et non au sens mystérieux… à moins que…
Néanmoins, ceci n'éclaire toujours pas la raison d'être de ce passage dans le périmètre où vivent seulement les Pères chartreux. Ce ‘passage’ était-il destiné à rester sous leur contrôle et dans un secret absolu ? Ensuite, les Pères se déplacent visiblement dans le grand cloître sans avoir à se cacher les uns des autres, et sans doute pas plus vis-à-vis des profanes. Pour ce que l'on sait de leur vie, leurs déambulations dans la Chartreuse ne se font pas à toutes les intempéries, ou sur des distances telles qu'il leur faille un passage souterrain pour se déplacer en ligne droite d’un point à un autre… à moins que...
Ces remarques assez logiques génèrent une autre question: cette galerie avait bien un usage, puisqu’elle est encore bien à sa place d’origine. Alors, d’où pouvait-elle venir et où pouvait-elle bien conduire?... A moins, qu’une fois de plus, nous ne nous trouvions en présence de vestiges d’anciennes parties de la Chartreuse primitive et peut-être même en présence de constructions antérieures à l'arrivée des Chartreux... Mais alors, pourquoi avoir gardé un accès secret pour une chose qui ne sert à rien ?... à moins que…
Pour ce dernier détail souterrain, il serait facile d’éviter les sarcasmes habituels racontant que ceci est une affabulation… par exemple, en demandant à monsieur l’architecte du Parc si nous mentons, ainsi qu’à un membre du Conseil Général de la Loire s’étant occupé de Ste Croix et s’y étant intéressé de très près à … à moins, évidemment, qu’on ne les déclare nos complices en la matière.
Une découverte fortuite ou une recherche assidue?
Ce qui va suivre est le résultat de nombreuses années de recherches obstinées... pour aboutir un jour à une découverte fabuleuse... Il s’agit ici d’une découverte faite il y a plus de 10 ans, depuis les constats de M. Chaussy, dont nous avons fait état précédemment.
De plus, le lecteur attentif comprendra pourquoi nous avons commencé notre texte par le puits visité par monsieur M. Chaussy, un local sous l’ancienne chapelle des Pères chartreux et enfin le grand souterrain sous une partie du grand cloître des Chartreux.
Une partie des fresques de Ste Croix en Jarez. Au pied de cette partie de la fresque, sous l'ouverture en ogive se trouve le soupirail de descente vers la crypte.
Les lignes qui suivent sont le récit de la mise à jour d'un accès souterrain, de son dégagement, de son trajet et enfin de la mise à jour d'un dépôt souterrain dont l’accès se situe à peu de distance de la Chartreuse de Sainte Croix en Jarez... "L'inventeur" nous a communiqué un film, des photographies, et montré quelques objets trouvés en cours de cheminement... Il est facile de comprendre que nous soyons tenus au respect de l'anonymat le plus complet. Au demeurant, seule la découverte en question nous semble intéressante à divulguer ici. Le lecteur comprendra que nous ne puissions, par souci de protéger l’entrée du site de tous pillards, donner le point "géographique" de l'accès au cheminement.
Des difficultés de progression impressionnantes
La découverte eut lieu au début de l'année 1993. En fait, il ne s'agit pas, à proprement parler, d'une galerie d'accès comme nous l'imaginons au premier abord, mais plutôt d'une sorte de conduit très ancien… une alimentation ou une évacuation d'eau. Le cheminement était entièrement obstrué, sur quasiment toute sa longueur, par des couches de sédiments, de dépôts naturels et d'un important éboulement dû à une fissure naturelle.
Aux endroits les plus dégagés, le boyau excède, à peine, cinquante centimètres de haut sur quarante centimètres de large. On imagine fort bien les difficultés de progression dans un tel milieu, et pire encore, les efforts incroyables à fournir pour dégager et évacuer la masse des dépôts naturels colmatant entièrement ce boyau. L'éboulement le plus important obstruait totalement le conduit sur une longueur de plus de quatre mètres. A cet endroit, il fallut étayer, après avoir dégagé une sape à peine suffisante pour laisser passer un homme en rampant... Signalons la présence d'humidité importante tout au long du boyau, et même, en deux endroits, pratiquement vingt centimètres d'eau... les jours de pluie.
La longueur de ce réseau est d'environ quatre cent vingt mètres (à la boîte de ‘déroulement’) débouchant, enfin, en surplomb, dans une sorte de siphon rudimentaire. Ce dernier s'ouvre lui-même sur un petit puits de descente directe vers un ‘regard’ permettant d’accéder, enfin, par le haut, à un petit local voûté...
Du surplomb, au sommet de la salle voûtée, la descente est très rapide et ne dépasse pas trois mètres. L'accès, nous le comprenons, s’avère particulièrement malaisé. De toute évidence, même en tenant compte des éboulements et des sédiments, il est impossible que ce "passage" ait pu être la seule voie d'accès à ce petit local souterrain. Il s’agirait, plutôt, d'un ancien conduit transformé en une sorte de ventilation... qui s'obstrua peu à peu naturellement, comme nous l'avons vu plus haut...
Il y avait forcément un autre cheminement
Derrière la planche du fond, le soupirail ouvrant sur la crypte
Ce cheminement, extrêmement pénible, montre qu’il est impossible que nous soyons sur un cheminement prévu à cet effet, mais plutôt en présence d’une sorte de ventilation ou drain d’eaux de ruissellement naturel. Il y avait forcément un autre cheminement qui devait permettre de circuler, et d’arriver, dans des conditions d'utilisation normales... ne serait-ce que pour déposer les pièces de pierres maçonnées aperçues plus loin et qui ne pouvaient, en raison de leurs dimensions, être amenées par ce "conduit" trop étroit pour cet exercice... Le véritable accès est probablement enfoui sous l'éboulement qui cache toute une partie au fond du local souterrain.
La petite pièce souterraine retrouvée est voûtée en anse de panier d'une seule portée, sans travée. La hauteur, au sommet de la voûte, est d’environ deux mètres quatre-vingts, et le point bas se trouve à environ un mètre soixante. C’est dire, qu’à ce point de la voûte, on ne peut se tenir debout. Au sol, la largeur est constante, du moins jusqu'à l'effondrement… après ce dernier, c’est l’inconnu !
La longueur laissée libre est de pratiquement cinq mètres. En raison de la coulée de terre et de pierres, qui dut suivre l'éboulis, il est impossible d'évaluer la dimension réelle de cette construction et d'en connaître, ou d'en voir, le véritable accès. En effet, dans l’espace accessible, il n’y a aucune marque de la moindre ouverture. Ce qui signifie, d’après nous, qu’une ouverture se trouve obstruée, volontairement ou non, sous l’éboulis.
SAC EMPUL REGI
Le ‘caveau’, sur la longueur d'un des pans de mur, contient deux "bouchons" de pierres taillées d'une seule pièce, semblant clore deux cavités creusées dans la paroi rocheuse. Nous utilisons le terme de ‘bouchon’ en raison du fait que ces pierres sont d’une facture nettement plus soignée que d’autres blocs visiblement utilisés à fin de maçonnerie. Peut-être ces derniers sont-ils un appareillage mis en place pour consolider la voûte ou les parois sans renforts visibles. En face, se trouve la pièce la plus importante, qui est un énorme coffre de pierre, ou sorte de caisson à base rectangulaire, pouvant fort bien être ce qu’il reste d’un maître autel rudimentaire ou ‘plein’, et composé d'au moins cinq pierres visibles, et peut-être une sixième au sol, sous la terre et les gravats...
La face longue principale de l’assemblage comporte, en son centre, deux petits personnages très abîmés, semblant porter un double cercle, plus grand qu’eux, entourant une croix à quatre larges branches évasées identiques. Revenons à ce que nous appellerons les ‘deux bouchons de pierres’: l'un ne porte, pour toute inscription, qu'une croix en creux à branches égales de petite dimension. Le second ‘bouchon’ est visiblement le plus intéressant, du moins par le texte gravé sur sa face extérieure:
SAC : +
+EMPUL+
REGI: +
VENER: ORDO. III X VV
Si les abréviations étaient correctes, et s'il n'y avait pas l'erreur du E dans le mot EMPULL, nous pourrions supposer n'être séparé que par un seul bouchon de pierre, de ce qui se traduirait, approximativement, par la SACREE AMPOULE ROYALE ... Rien ne prouve que cette ampoule soit encore dans sa cache, derrière son rempart de pierre... Et si tel est le cas, qu'est-ce que cette Ampoule Royale… Et pourquoi serait-elle déposée ici, dans cet endroit oublié de tous?... Enfin pouvons-nous le supposer…
Nous savons que la seule ampoule connue fut détruite le 7 octobre 1793, sur le parvis de la cathédrale de Reims, par le commissaire de la Révolution Ruhl… Le texte est trop bref et sibyllin pour que nous puissions faire un rapport étroit entre ces deux flacons... ou ampoules. En réalité, peu importe dans ce propos que ce soit ou non l'ampoule d'un sacre. Ce qui importe est surtout que Sainte Croix en Jarez fut, où est toujours, dépositaire d'un réceptacle, sous quelque forme que ce soit, d’une ampoule permettant toujours le… sacre d’un roi, selon la coutume ancienne. Le plus délicat sera d'essayer de définir l'origine et la fonction de ce flacon... S'il est toujours dans les entrailles de la Chartreuse de Ste Croix en Jarez ! Quant au deuxième ‘bouchon’, dans le mur, décoré d’une simple croix gravée en profondeur, il ne permet d’émettre aucune hypothèse. Au sol de ce local, se trouvent, "pêle-mêle", une croix de pierres à branches égales de section carrée et trois croix de forme discoïdale, toutes sans inscription apparente.
A présent…
A l’époque de cette découverte, d'après l'orientation donnée alors, le "caveau" n’était pas tout à fait situé sous les bâtiments de Ste Croix. Cependant, les informations données par une boussole sur l'axe général du local indiquaient approximativement, toujours si l'accès réel est bien sous l'éboulis et dans ce même axe, la direction de Ste Croix... Cependant, répétons-le encore ici: rien ne permettait, alors, de supposer que l'accès "pratique" provenait des bâtiments de Ste Croix... dans le contexte documentaire connu aujourd'hui.
A présent, et après de nouvelles mesures, nous avons la certitude que l’étrange ‘caveau’ se situe bel et bien sous les premiers bâtiments de la façade principale de la Chartreuse. De plus, nous nous trouvons approximativement sur la ligne reliant le puits, vu par M. Chaussy, et la ‘crypte’ sous la chapelle des Pères. Peut-on dire que ces lieux, avec le grand souterrain, font partie d’un seul et unique réseau destiné à une chose… un dépôt unique en son genre et qui le serait encore si la mise à jour avait lieu à notre époque ?
A présent, nous pouvons ajouter qu’une société allemande de documentaires, destinée à des diffusions télévisées, produira prochainement des images de ce lieu souterrain. Ces dernières mettront fin définitivement à toutes rumeurs désobligeantes sur certains aspects de plusieurs découvertes, concernant la Chartreuse de Ste Croix en Jarez et les sites de Châteauneuf…
André Douzet

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